Saint Patrick's Day





Bons tuyaux
 
 
 
 

Vth AvenueLes américains descendent pour moitié des pèlerins du Mayflower. Le Mayflower étant un bateau qui transportait une secte tellement puritaine que même l’Angleterre les dégoûtait. Pour faire un américain "bon teint", il faut en général ajouter un zeste de sang Allemand (juste un zeste pour expliquer la BMW ou la Mercedes, mais pas beaucoup plus parce que les allemands sont quand même des Nazis), un soupçon d’Italien (histoire d’expliquer le goût prononcé pour les pizzas) et pour finir, l’ingrédient magistrale: le sang Irlandais!

Pas la peine de leur expliquer que sans les subsides de la Communauté Européenne, l’Irlande ne serait qu’un pays sous-développé aux pratiques religieuses anachroniques et où la violence fait toujours partie d’une forme d’expression culturelle, les américains revendiquent avec fierté l’apport de sang vert que draine leurs veines grâce à leur mythique arrière grand maman qui avait probablement quitté ses lacs rocailleux un jour où elle en avait eu marre de manger des patates à longueur d’année. Mettons nous d’accord, les Irlandais sont les gens les plus charmants d’Europe. Ce sont les seuls à vous accoster dans la rue alors que vous regardez d'un air perdu votre carte de Dublin. Mais qu’est-ce que leur filles sont moches! A part en Angleterre, je vois mal où l’on peut trouver des filles aussi laides…

Pourquoi cette introduction sur les Irlandais? Parce que le 17 Mars, c’est la Saint Patrick! Et la Saint Patrick, c’est la fête des Irlandais! Bref, la ville est envahie de petits bonshommes verts. Comme quoi, il n’est pas besoin d’inventer des extra-terrestres pour expliquer certains mystères de l’humanité. Tout commence tôt le matin, alors que les employés de Wall Street, pourtant déjà forts portés sur les assortiments de couleurs douteuses, affichent sous leur rayonnant sourire une belle cravate d’un vert éblouissant. Je ne sais toujours pas si l’éclat de leur sourire leur vient de la fierté d’arborer si haut de telles couleurs, ou s’il s’agit simplement d’un bien compréhensible plaisir anticipant les libations de la soirée.  Mais soit, dans l’après-midi, comme toutes les autres parades (celle des portoricains, des alémaniques, des polonais ou la fameuse gay pride des homosexuel(le)s), la parade de la Saint Patrick arpente la 5e Avenue avant de se dissoudre de pub en pub, de bar en bar.

La parade de la Saint Patrick

Ce soir-là, j’ai  donc été manger dans un restaurant appelé ‘the old town of Limerick’ situé sur la 23rd Street. Les voyageurs ou les géographes auront compris. Que les autres sachent juste qu’il y avait un chanteur traditionnel dans le restaurant. Or donc, la tradition semble bien avoir pris un sale coup de vieux en traversant l’Atlantique, parce que la voix grinçante du quinquagénaire ne rappelait en rien les orchestres de villages que je me souviens avoir entendu dans les pubs enfumés du nord de l’Irlande. Au moins, le chanteur parvenait-il à charmer mes trois voisines de tables, qui, vêtues de vert de la tête aux pieds, se sentaient probablement reverdir encore à l’écoute des chansons de leur lointaine adolescence. Elle m'ont chaleureusement conseillé la Murphy’s pour accompagner mon repas, du moins si j’étais un amoureux des bières, ce que tout homme digne de ce nom se devait d’être, ajouta l’une d’elle. Un moment, j’ai eu peur qu’elles ne me demandent mon numéro de téléphone. Après tout, cela arrive parfois dans les boîtes new yorkaises…
 
Après avoir ainsi festoyé, étant dûment nourri par l’agneau et les patates qui étaient au menu ce soir là, je mis gaillardement le pas vers un pub vrai de vrai pas trop éloigné. Il était plein à craquer. Ayant moi-même été déjà plus que rassasié par la Murphy’s cité plus haut, je me suis sagement contenté d’une Heineken, laissant aux vrais descendants de la verte île, le soin de consommer leur Guinness adulée… On a beau dire, mais les stouts, c’est comme la purée, ça descend facilement au début, mais tout d’un coup, ça cale.
Tips

Le défilé de la Saint Patrick se tient chaque année le 17 Mars
 

 
La soirée n’aurait pas été complète sans la présence de ce symbole même de la gaëlicité qu’est la cornemuse. Deux quarantenaires en quiltes se sont chargés de la chose. Reprenant l’un après l’autre un air vraisemblablement connu, ils essayaient tant bien que mal de se suivre, mais n’arrivaient jamais à jouer coordonné. A leur décharge, ils devaient avoir déjà vider quelques Guiness depuis le début de la parade. Pour ajouter au folklorique, un fille suffisamment laide pour avoir réellement eut des ancêtres Irlandais et suffisamment maquillée pour avoir réussis ses humanités dans une high school américaine, a fendu la foule pour se retrouver entre les deux musiciens et s’est mise à sautiller gaillardement en jetant ses pieds en avant, les deux mains tenant fermement ses anches. Il paraît que quand une compagnie Irlandaise appelée Riverdance vient faire ça à New York, ils font sold out durant des mois d’affilées. Et même Eros Ramazzoti ne réussit pas cela avec la colonie italienne!

Une fois les cornemuses essoufflées, le juke box reprit ses droits. Les fûts se vidèrent au fur et à mesure que la nuit avançait. Et, quelque soit la partie du monde, la nuit est toujours trop courte quand une ville fait la fête.

Bons tuyaux
 
 

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