Je m'installe petit à petit dans mes nouveaux quartiers. J'ai maintenant la panoplie totale de l'appartement IKEA. On vante toujours les entreprises privées et l’éfficacité américaine et le professionnalisme des scandinaves, mais là, j'ai bien ri. J'avais dès mon arrivée téléphoné au numéro gratuit de ce fournisseur de meuble bien connu, et, non contente de n'avoir qu'un répondeur pour tout accueil, la firme scandinave me faisait savoir que si je voulais le catalogue 1998, je devais envoyer une carte postale quelque part en Pennsylvanie.
En bon petit consommateur obéissant, je m'exécute et espère recevoir le catalogue en question, si ce n'est la semaine suivante, en tout cas dans les 15 jours... Un mois plus tard, toujours rien. Ayant entre-temps appris qu'un bus gratuit partait tous les week-ends du centre ville afin de permettre aux habitants de Manhattan, de Queens ou de Brooklyn qui n'ont pas de voiture de rejoindre l'IKEA d'Elisabeth, New Jersey, et ayant définitivement fait une croix sur mes espoirs de commande par catalogue, je suis donc parti un samedi après-midi faire mes courses de meuble.
Bon, je passe les détails concernant l'IKEA qui se trouve dans un zoning industriel entouré de containers de bateau, situé à près d'une heure de bus du centre ville, surtout en comptant les embouteillages dans le tunnel Lincoln (les tunnels étant à New York ce que les carrefours sont à Bruxelles). Le magasin a pour jardin l’aéroport de Newark, c'est à dire la troisième aérogare de New York (après JFK et Laguardia). Aussi, c'est assez amusant de voir les couples discuter de tel ou tel lit ou plutôt de telle ou telle armoire en hurlant pour couvrir le bruit du vol 714 en provenance de Sydney.
Je n’ai rien choisi d’extraordinaire. Un sofa lit en mousse pour pouvoir accueillir les amis de passages. Une table histoire de ne plus manger à même le sol comme je le faisais depuis mon entrée dans l’appartement, deux trois chaises, une armoire et une table de nuit (je me demande encore pourquoi la table de nuit, mais bon, il y a des moments on l’on ne peut résister à cette pulsion d’acheter qui monte en vous…)
La commande est arrivée le mercredi suivant. Tout était parfait. Il ne manquait rien. Ils avaient trouvé la bonne adresse. Même le coup de téléphone passé la veille, pendant les heures de bureaux, pour être sûr que les cordonnées étaient correctes, était à la hauteur de la réputation du secteur privé de l’économie, des employés américains et de la maison mère suédoise. J’ai pu ensuite passer un week-end à faire de la peinture et du bricolage... et pour preuve que IKEA a de la suite dans les idées, qu’ai-je trouvé dans ma boîte-aux-lettres le lendemain de la livraison? Ben... le catalogue IKEA commandé voici 6 semaines évidemment!