Bien qu’ils soient encore jaunes, les taxis New Yorkais ne sont plus ceux
des vieilles séries télévisées. Ils sont toutefois
encore partout et en nombre. A vrai dire, la voiture personnelle est plutôt
l’exception que la règle. On appelle les taxis d’un bord de rue
en agitant frénétiquement les bras comme quand on essaie
d’attirer l’attention d’un ami qui se trouve assis dans un restaurant et
que l’on est soi-même sur le trottoir à l’extérieur.
Si les taxis ont perdu de leur authenticité, les "taxi drivers", eux, ont gardé tous leurs charmes. Ce ne sont plus les grands noirs qui parlent très vite et qui écoutent de la disco (ceux-ci sont généralement devenus gardiens d’immeuble), désormais ce sont des petits hispaniques ou des barbus persans qui parlent à peine anglais et qui connaissent la ville moins bien que n’importe quel touriste arrivé il y a deux jours. Au début, je croyais que les détours sans fin dans les multiples sens uniques de la ville étaient uniquement destinés à me faire payer plus, mais après m’être fait raconter l’histoire d’un voyageur ayant atterri à l’aéroport de Laguardia (celui qui est situé le plus près du centre ville) qui s’est fait prendre en charge par un "cab driver" qui ne connaissait pas le chemin pour aller à Manhattan, j’ai bien du admettre que la bonne fois des conducteurs n’était pas toujours à mettre en cause. Certains d’entre eux se trouveraient probablement plus à l’aise dans les rues de Mexico City que dans celle de New York.
Toutefois, contrairement à la légende, je les trouve être des conducteurs extrêmement courtois qui n’hésitent jamais à ralentir pour un piéton ou un blader. Cela n’est toutefois valable que pour les trajets dans Manhattan car dès que les taxis se trouvent sur l’une des nombreuses highways de Brooklyn ou de Queen’s, là, la lutte est féroce. Le jeux étant de trouver le chemin le plus dégagé et d’éviter les bouchons, on se retrouve parfois à faire de multiples boucles sous les ponts sans trop savoir où tout cela va vous mener.
Plus amusante
est la recommandation autocollante de la ville de New York que tout taxi
affiche sur les sièges à l’arrière du véhicule:
Le
conducteur doit connaître et respecter le code de la route. Il doit
avoir une parfaite connaissance de toutes les rues de la ville. Le trajet
doit se faire sans musique à moins que celle-ci ne soit explicitement
demandée. Si une de ces recommandations devait ne pas être
respectée, ne donnez pas de pourboire car le pourboire est le payement
d’un service de qualité. Bon, j’aimerais voir ça, ne
pas donner de pourboire, car pour ce qui est de trouver un conducteur qui
applique les recommandations…
Mais soyons honnête avec les chauffeurs. Certains d’entre eux ne manquent ni de charme ni de pittoresque. Je me souviendrai toujours d’une petite vieille qui était suspendue à la retransmission radio du match des Yankee (l’équipe de Base Ball de NYC) et qui ne manquait pas de faire ses commentaires en hurlant pour couvrir les crachotements de la radio. De même, on est jamais à l’abris d’un philosophe politologue qui profite du trajet pour défendre sa dernière théorie et vilipender dans la même phrase les stars de la télévisions qui gagnent trop d’argent et les politiciens du Sénat qui refusent l’acceptation de l’espagnol comme langue officiel de Porto Rico alors que quand il s’agit d’envoyer le peuple à la guerre, on ne se préoccupe pas de savoir si les boys parlent espagnol ou anglais, et que c’est sûr, pour mourir dans les tranchées, on va chercher les kids du Bronx et pas ceux de l’Upper East Side!
Bien sur, les discours sont parfois plus tranchés. Un réfugié Yougaslave qui devait conduire le seul taxi Mercedes de la ville et par là même, probablement la seule Mercedes jaune de l’univers, n’a pas arrêté de traiter l’Amérique de nation de gitan, et de dire que évidemment, il conduisait une Mercedes, que je ne voulais quand même pas qu’il conduise une merde faite en Amérique… Et ils s'étonnent qu'ils se font des ennemis ces yougoslaves.
Le taxi est toutefois un moyen de transport très utilisé par les New Yorkais, même pour des trajets pouvant être tout aussi facilement fait en métro. Il faut dire que tout New Yorkais qui se respecte ne possède pas de voiture, parce que de toute manière, il n’en a pas besoin en ville et qu’il ne quittera la ville qu’une fois par an pour aller en vacances en Floride par avion.
Autres moyens de transports:
Roller Blade,
L'Avion
Autres New Yorkais:
Les Touristes, Les
gens de Wall Street