Les touristes sont des New Yorkais à part entière ! De la même manière qu’il y a un quartier financier, il y a des quartiers à touristes (Little Italy ou Times Square). De même qu’il y a des bars gay, il y a des bars à touristes (Hard Rock Cafe, Planet Hollywood). On trouve également des restaurants à touristes (chaque fois qu’il y a plus de deux tables occupées par des francophones, vous pouvez être certain que l’adresse se trouve renseignée dans le guide du routard !), des magasins pour touristes (Warner Bros, Dysney Store, Coca Cola Shop,...), des bus pour touristes (ils sont rouges et à impériale comme à Londres).
Quelque soit le jour de l’année, les touristes sont toujours
là ! Pas les même, évidemment, mais ils se passent
le relais, comme au quatre fois cent mètres. L’activité principale
des touristes est de prendre des photos. Par exemple, les touristes asiatiques
se prennent l’un l’autre en photo devant la façade du bâtiment
de la bourse sur Wall Street. Les touristes américains prennent
des photos de la statue de Georges Washington devant la « Federal
Reserve ». Les touristes européens par contre, prennent des
gros plans de la plaque indiquant l’entrée de la station de métro
de Wall Street. Il y en a aussi qui ont des caméras vidéo.
Si ils sont jeunes, ils filment l’Empire State Building tout en parlant
très fort pour enregistrer leurs commentaires et impressions de
manière « off ». S’ils sont plus agés, ils filment
juste l’Empire State Building. Sans bouger. Pendant 5 minutes. Ou alors,
il le filme de haut en bas. Ou de bas en haut.
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Le soir, en regardant les Twin Towers, on peut évaluer le nombre de photos prises depuis le sommet des tours en comptant les flashs des APS et autres auto-focus qui se déclenchent automatiquement (à moins que le propriétaire ne soit vraiment persuadé que son mini-flash incorporé éclairera la ville entière). On peut même faire des concours en comptant simultanément les flashs de l’Empire State Building et ceux des Tours Jumelles. C’est un jeu un peu idiot. Mais, bon, il faut bien faire passer le temps et par un soir d’été, avec un petit verre à la main, c’est un jeu plutôt agréable.
Sur Wall Street, les touristes sont en T-shirt et en short, alors qu’ils
côtoient des employés de banques
en costumes-cravates ou des employés de la bourse en tabliers bleus.
Le matin, les touristes sont fringants et plein d’entrain. I
ls ont le nez plongé dans leur guide et ne parviennent pas toujours
à éviter les parcmètres ou les bornes incendies insidieusement
placés sur leur chemin ! Le soir, ils ont le pas lent et le dos
raide. Les touristes de New York sont des grands marcheurs. Sauf les touristes
japonais qui ont des bus qui les emmènent de visite en visite, de
restaurants en bars avec un traducteur qui les accompagne.
Les touristes adorent faire la file. Ils font la file pour prendre le bâteau qui mène au pied de la Statue de la Liberté. Ils font la file pour monter en haut du World Trade Center et de l’Empire State Building. Ils font la file pour prendre un « carosse » tiré par un cheval et ces « carosses » , eux-même, se suivent à la queue leu leu tout autour de central parc.
Les touristes ont toujours avec eux un plan lorsqu’ils prennent le métro. Ils sont un peu désorientés et clignent des yeux lorsqu’ils sortent d’une station et retrouvent enfin l’air libre. Ils prennent en générale la direction du nord lorsqu’ils veulent aller downtown. Je les comprends. Cela m’arrive encore souvent. Il faut dire que j’ai moi-même été touriste à une époque.
Dans les restaurants, lorsqu’ils s’occupent de touristes, les serveurs présentent parfois l’addition avec le pourboire arbitrairement inclus. Surtout quand les touristes parlent une langue étrangère. Surtout quand ils parlent le français. Ils ne sont pas cons les serveurs. D’ailleurs, ils en profitent parfois pour compter la taxe à 15 pourcents au lieu des 8.25 pourcents imposés par la loi. Et dire qu’il m’a fallu plus de deux ans pour m’en rendre compte... Comme quoi, on reste parfois touriste bien plus longtemps qu’on ne le pense.
Sans les touristes, il y aurait moyen de marcher sur Times Square sans
se faire bousculer. Sans les touristes, les restaurants de Little Italy
seraient vides. Sans les touristes, personne ne rendrait visite à
la Statue de la Liberté. C’est d’ailleurs tout juste si les résidants
de New York lui accordent un coup d’oeil de temps en temps. C’est parfois
dure, pour une statue, d’éclairer le monde et de se rendre compte
que ses propres voisins sont aveugles à ses lumières. C’est
pourquoi la ville ne serait plus la même sans ses touristes. Surtout
sans ses touristes japonais.
Autres New Yorkais:
Les Chauffeurs de Taxis, Les
gens de Wall Street